Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, le Tower Defense (TD), est le genre de jeu que je préfère. La révélation a eu lieu quand j’étais un jeune ado (y’a pas si longtemps donc, n’est-ce pas), avec le mode TD de Warcraft 3 : frozen throne. Mais lorsque l’on parle d’un bon tower defense mobile, c’est une autre paire de manche.
Encore du travail ?
Quels moments incroyables j’ai pu passer avec mon compagnon de jeu de l’époque. Les heures jusqu’à tard dans la nuit à essayer de ne laisser passer le moindre monstre. Cette satisfaction dingue, de voir que toutes ses tours, placées avec soin, accomplissent leur tâche à la perfection. À tel point que l’on a quasiment plus qu’à regarder les vagues déferler sans intervenir, tant la stratégie est huilée. Les répliques mythiques des péons. C’était une période bénie, et vous n’imaginez pas ma joie (et ensuite ma déception), à l’annonce de Warcraft III: Reforged. Alors vous vous en doutez, je ne boude pas mon plaisir quand il s’agit de découvrir un nouveau tower defense sur mobile.
Pour être tout à fait franc avec vous : je n’ai pas eu le temps de venir à bout de Darkest Tower Defense. Pour la simple et bonne raison qu’il est bien plus dur que ce que je pensais. Attendre d’en voir la fin n’aurait fait que trop retarder la sortie de cet article, qui a déjà bien du retard.
Vous, ne passerez, pas !
Vous l’avez compris donc, The Darkest Tower Defense (DTD) est un… roulement de tambours… tower defense mobile ! Oui ! Bravo, tu as trouvé !
Trois membres de la même famille qui ont ouvert leur studio indé, Farlands Studio, ont développé le jeu. Comme je vous l’ai dit, il est dur. Ça ne m’aurait pas étonné s’ils l’avaient appelé “The Hardest Tower Defense”. Mais j’imagine que la promesse était un peu velue. En soit, quand on regarde de plus près, rien de vraiment neuf sous le soleil, on reste dans les classiques du genre.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le principe d’un TD (on ne sait jamais), c’est relativement simple. Vous devez survivre, avec un nombre limité de vies, à des vagues successives de monstres. Ils ont pour objectif de vous « tuer », en traversant d’un bout à l’autre la carte. Pour vous défendre, évidemment, vous pourrez placer (généralement dans des emplacements prédéfinis) des tours qui vont attaquer de manière automatique. Si un ennemi parvient tout de même à traverser la carte, en allant du point de départ à l’arrivée, qui sont fixes et connus avant que la première vague ne commence (histoire de s’organiser), vous perdez une vie. La défaite arrive, très logiquement, quand autant d’ennemis que vous avez de vies ont traversé.
Des tours et détours
Ce n’est pas une règle absolue, évidemment, mais généralement, on retrouve plus ou moins les mêmes types de tours. La tour qui inflige des dégâts neutres, un archer en l’occurrence. La tour qui inflige des dégâts spéciaux, dans notre cas, la prêtresse, qui inflige des dégâts sacrés. Et enfin, la tour défensive qui sert à stopper les ennemis, bien souvent des troupes au corps-à-corps (cac), les croisés. On peut également s’attendre à retrouver une tour qui inflige des dégâts de zones. Dans DTD sous forme d’une « évolution » de la tour d’archer, qui devient une tour d’ingénieur avec des tromblons. Ou encore l’évolution de la prêtresse.
Petite nouveauté intéressante tout de même dans ce titre, l’apparition du voleur. Il s’agit d’une unité relativement faible, dont le but n’est pas tellement de dézinguer vos assaillants. Mais plutôt de les dépouiller de leur pèze de la manière la plus fourbe.
Si ce n’est pas vraiment indispensable, au départ, quand la difficulté est encore « raisonnable », on en comprend vite l’intérêt. Il va être crucial de pouvoir à la fois monter le niveau de ses tours, ainsi que d’en poser un peu partout.
Attention tout de même, il ne faut pas y voir une solution miracle. Il faudra toujours savoir arbitrer entre poser une nouvelle tour offensive ou défensive, en améliorer une, ou ajouter un voleur. N’imaginez pas non plus que l’argent coulera à flots, puisque la cadence de cette tour est relativement lente. Elle apporte aussi une quantité d’or à chaque fois, qui reste faible. Réfléchissez-y avant de poser un voleur qui pourrait vous mener à la victoire, ou au contraire, à une mort certaine. Et ça arrivera, croyez-moi.
Jeanne, au secours
Finalement, comme dans la plupart des TD, vous disposez d’un héros (une héroïne, d’ailleurs). Avec un petit nom bien senti, Jeanne de l’Arche, pour venir en support de vos tours. Mais vous n’en aurez qu’un. Enfin, vous pouvez, si vous le souhaitez, payer 2,99€ pour avoir une nouvelle héroïne, Sainte Hilda.
Le truc dont il faut avoir conscience tout de même, c’est que si vous voulez que votre héros ait un vrai impact sur vos parties, il va falloir dépenser quelques runes dans l’arbre de compétences. Sans quoi, votre héros ne fera pas plus de dégâts que votre petite-nièce (ou votre petit-neveu, hein). D’autant qu’au départ, elle a tendance à mourir assez rapidement, avec un cool down (un délai) de résurrection assez long.
L’arbre de la connaissance…
D’ailleurs, parlons-en un peu de cet arbre. D’abord, pour chaque niveau, vous pourrez gagner jusqu’à trois runes. Celles-ci vous serviront à acheter les améliorations et de temps en temps, un niveau vous fera aussi gagner un « livre de connaissance ». Ce dernier vous permettra de réinitialiser votre arbre, mais attention, cela n’est possible qu’une fois par jour. Et si vous n’avez pas de livre, vous aurez toujours le choix d’en acquérir un en regardant une pub.
Ensuite, que ce soit pour l’archer, le croisé, la prêtresse ou le voleur, vous pourrez débloquer deux branches. Elles correspondent aux spécialisations différentes de la tour, aux niveaux deux et trois que vous pourrez choisir pendant les parties.
Par exemple, pour l’archer, vous pourrez débloquer la baliste qui fait +2 dégâts sur les unités volantes, ou le canon. En plus de l’avantage de la baliste, le canon est aussi plus efficace contre les unités groupées. Évidemment, rien ne vous empêche de choisir ses deux spécialités. Mais vu le nombre de runes que ça demande, cela vous empêchera d’en prendre sur d’autres tours. Il faudra donc bien réfléchir à ce que vous voulez faire, parce qu’un mauvais choix peut très rapidement influencer négativement vos parties.
… mais pas pour tout le monde
En ce qui concerne l’héroïne, c’est un poil différent puisque vous ne pouvez pas la faire évoluer. Vous pouvez en revanche, comme pour les tours, lui acheter tout un tas d’améliorations comme les dégâts, la vitesse d’attaque, ses hp ou encore ses coups critiques, par exemple. Vous pourrez aussi améliorer son sort de base avec un passif.
Une dernière chose sur l’arbre de compétences, qui n’est tout de même pas négligeable, concerne les “titres de noblesse”. En gros, chaque amélioration dans l’arbre a une sorte de couleur, bleu ou orange (il y a un symbole aussi, mais je n’ai pas su identifier de manière sûre ce que c’était), pour laquelle vous accumulerez des points lorsque vous choisissez une amélioration.
Ainsi, vous démarrez avec le titre de noblesse, et vos points dans l’une ou l’autre des couleurs vont vous permettre de choisir un nouveau titre qui va vous octroyer un bonus. Par exemple, si vous avez sept points bleus, vous pouvez choisir le titre “Apprenti de l’ombre” qui augmente vos chances de coup critique de 10% supplémentaires. Intéressant à prendre en compte dans vos choix, donc, pour avoir un petit coup de pouce qui sera évidemment le bienvenu.
Le retour de l’attaque des clones contre attaque
En fin de compte, à l’heure où les clones de Kingdom Rush (la référence du tower defense mobile) polluent sur les stores, et pas toujours en égalant la qualité du modèle, The Darkest Tower Defense est un bol d’air frais qui fera le plus grand bien à vos petits poumons.
Bien sûr, on ne manquera pas de remarquer les références à d’autres jeux dans DTD. À commencer par son nom, quasiment identique à The Darkest Dungeon. J’y vois d’ailleurs là une sorte d’hommage, puisque le style graphique des deux jeux est lui aussi très similaire. Je me trompe peut-être, mais les références vont, d’après moi, jusque dans les tours. La prêtresse, par exemple, avec ses dégâts sacrés, fait directement écho à l’une des classes de Darkest Dungeon (la vestal). Ou encore, le chasseur de démon avec son arbalète, et peut-être d’autres que je n’ai pas remarqué.
Le plaisir dans la douleur
Finalement, oui, DTD est un jeu compliqué, et il a été pensé pour l’être. Malgré tout, on prend quand même plaisir à jouer. Il y a un côté très gratifiant (pour ne pas dire jouissif) à terminer un niveau sur lequel on a passé du temps à améliorer sa stratégie, au fil des cassages de dents.
Assez rare, c’est un tower defense sur mobile avec une identité travaillée, de l’humour et de petites références à d’autres œuvres (la tour Quinn). On sent que la fratrie a un grand respect pour le genre qu’ils ont voulu montrer à travers leur jeu. Et ça marche carrément bien.
Et d’ailleurs, The Darkest Tower Defense n’a pas encore délivré tous ses secrets puisqu’à l’heure où j’écris ces mots, un mode « cauchemar » est en construction, et qu’un nouveau héros devrait aussi arriver, le Frère Galaad. Alors soyez d’ores et déjà assurés que DTD aura droit à un autre test pour ce mode. En espérant que d’ici là, j’aurais réussi à arriver au bout de la campagne de base.
The darkest tower defense
Genre : Tower defense (sans dec)
Développeurs / Éditeur : Farlands Studio (France)
Langue : français
Plateformes : Android (iOS bientôt)
Prix : gratuit